La CEDEAO lance une plateforme numérique et renforce les capacités régionales en matière de contrôle des drogues
28 May, 2025La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a inauguré un atelier régional de trois jours axé sur le renforcement des capacités du Réseau épidémiologique ouest-africain sur l’usage des drogues (WENDU), ainsi que sur la validation officielle des données 2024 du WENDU par les États membres. La cérémonie d’ouverture, tenue au siège de la Commission de la CEDEAO à Abuja, au Nigeria, réaffirme l’engagement durable de la CEDEAO à renforcer le contrôle des drogues, à promouvoir la santé publique et à améliorer la sécurité dans toute la région.
Lors de la cérémonie d’ouverture, le Dr Daniel Amankwaah, représentant de S.E. Professeur Fatou Sow Sarr, Commissaire au développement humain et aux affaires sociales, a salué le dévouement des points focaux nationaux et des experts techniques, dont les efforts constants ont permis l’élaboration continue des rapports WENDU depuis 2014. Il a également reconnu le soutien financier et technique essentiel fourni par l’Union européenne et l’initiative “Enhancing Africa’s Response to Transnational Organised Crime” (ENACT-Africa), qui ont permis la publication des rapports précédents, des notes politiques et des articles académiques, bientôt disponibles à la bibliothèque de la CEDEAO.
Un moment fort de l’événement a été l’annonce du lancement d’une nouvelle plateforme numérique de la CEDEAO dédiée à la gestion des données sur les drogues. Ce système centralisé, sécurisé et convivial permettra la saisie des données par les points focaux nationaux, l’accès et l’analyse en temps réel au niveau de la Commission, ainsi que la génération de rapports réguliers. La plateforme devrait améliorer considérablement la capacité de la région à surveiller, coordonner et répondre aux politiques en matière de contrôle des drogues.
La cérémonie a également coïncidé avec la célébration de la Journée de la CEDEAO et a marqué le début des commémorations du 50e anniversaire de la CEDEAO, ponctuées par diverses initiatives stratégiques, dont le lancement prochain d’un documentaire sur la prévention et le contrôle des drogues en Afrique de l’Ouest, produit dans le cadre des célébrations de la CEDEAO@50.
La session technique de l’atelier s’est concentrée sur la validation des données WENDU 2024, qui serviront de base au prochain rapport officiel devant être lancé ultérieurement dans un État membre. Cet exercice souligne la priorité accordée par la Commission à la collecte, à l’analyse et à la diffusion des données sur les drogues, soutenue par une formation continue aux méthodologies actualisées.
S’exprimant lors de la session, la Directrice de la Division des stupéfiants et de la toxicomanie du Ministère fédéral de la Santé de la République fédérale du Nigeria et Présidente de la réunion des experts, la pharmacienne Henrietta Bakura-Onyeneke, a souligné l’urgence d’un engagement renouvelé et d’une solidarité régionale pour faire face à l’évolution du paysage des drogues. Elle a noté que des réponses efficaces et durables doivent être fondées sur des données précises et en temps réel, et a exhorté les participants à s’engager pleinement dans les sessions de renforcement des capacités pour assurer l’application réussie des nouveaux outils et méthodologies dans leurs pays respectifs.
La pharmacienne Bakura-Onyeneke a également souligné l’importance de systèmes nationaux de surveillance robustes pour garantir que les données WENDU reflètent fidèlement les défis persistants et les nouvelles tendances en matière de drogues dans les États membres. “Ce n’est pas simplement un exercice technique”, a-t-elle insisté, “mais un appel à l’action pour protéger la santé et la dignité de nos communautés.”
Dans son intervention de clôture lors de la cérémonie d’ouverture, le Dr Albert Dalmanda, Chef de la Division des affaires sociales de la Commission de la CEDEAO, a réfléchi à la signification symbolique du 28 mai, notant qu’il s’agit de la date de fondation de la CEDEAO et du jour d’ouverture de l’atelier régional antidrogue. Il a rendu hommage à la vision et aux sacrifices des pères fondateurs de la CEDEAO et a réaffirmé l’objectif commun de la région, tel que défini dans la Vision 2050 de la CEDEAO : passer d’une CEDEAO des États à une CEDEAO des peuples, unie dans la prospérité, la dignité et la paix.
Il a en outre souligné que la lutte contre la toxicomanie et le trafic de drogues est indissociable des objectifs régionaux plus larges en matière de sécurité humaine, d’autonomisation des jeunes et de développement durable. L’atelier, a-t-il noté, n’est pas seulement un exercice technique, mais une réaffirmation de l’engagement de la CEDEAO en faveur d’une gouvernance centrée sur les personnes, où la santé publique et le développement humain restent au cœur de ses interventions.
Le Dr Dalmanda a applaudi les efforts des points focaux nationaux et des experts techniques présents, les encourageant à s’approprier pleinement le mécanisme WENDU et à veiller à ce que les données validées soient traduites en politiques nationales concrètes. Il a également souligné l’importance de la collaboration intersectorielle entre les secteurs de la santé, de la justice, de l’éducation et de l’application de la loi pour élaborer des réponses globales aux menaces liées aux drogues.
Conformément à la Stratégie de gestion de la CEDEAO 2022–2026, l’atelier souligne l’accent mis par la Commission sur le renforcement institutionnel, la transformation numérique et la gouvernance régionale des données. Le lancement de la nouvelle plateforme numérique soutient directement le pilier stratégique visant à améliorer la prestation de services aux citoyens, tout en renforçant le cadre du Réseau d’alerte précoce et de réponse de la CEDEAO (ECOWARN) grâce à des données opportunes et crédibles sur les menaces liées aux drogues.
Au-delà des résultats institutionnels, l’impact réel concerne le citoyen de la CEDEAO : des communautés plus sûres, des systèmes de santé publique plus réactifs et une plus grande inclusion des populations vulnérables — en particulier les jeunes et les femmes — qui sont les plus touchées par la toxicomanie et ses conséquences. Les résultats de l’atelier sont destinés à se répercuter sur les systèmes de santé nationaux, les stratégies de contrôle des frontières et les politiques sociales, renforçant la capacité de chaque État membre à protéger sa population.
Alors que la région entre dans une nouvelle ère de coopération numérique et de sécurité sanitaire intégrée, le processus de validation des données WENDU 2024 représente un tournant. Il rassemble des données, un leadership et une volonté politique dans la poursuite d’un objectif unique : une Afrique de l’Ouest plus sûre, plus saine et plus résiliente. C’est la vision d’une CEDEAO des peuples — et cet atelier est une étape de plus vers sa réalisation.