Lutte contre les violences basees sur le genre (VBG) et au harcelèment sexuel : la CEDEAO renforce les capacités des acteurs ivoiriens
18 Jul, 2025Le Centre de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour le développement du genre (CCDG), a initié, en partenariat avec le ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, un atelier national de formation sur la prévention et la réponse aux violences basées sur le genre (VBG) et au harcèlement sexuel du jeudi 26 au samedi 28 juin 2025 à Abidjan en Côte d’Ivoire.
Inscrit dans la mise en œuvre de la stratégie régionale adoptée en 2021 pour éradiquer les violences faites aux femmes et aux filles dans l’espace communautaire, la rencontre de trois jours a réuni les acteurs judiciaires, sanitaires et sociaux dans le but de renforcer leurs compétences et coordonner une prise en charge holistique des victimes de violences. Il s’agissait de renforcer les compétences des participants dans la prévention, la détection et la prise en charge des VBG et du harcèlement sexuel.
S’exprimant à l’ouverture, Moussa Diarassouba, Directeur de Cabinet représentant la ministre de la Femme, a souligné l’urgence d’agir. « Ces chiffres accablants sont autant de voix qui réclament justice, réparation et protection. L’inaction n’est plus une option » a-t-il prévenu. Il a appelé les acteurs judiciaires à garantir l’accès à la justice et lutter contre l’impunité y compris les professionnels de santé à s’engager davantage dans la prise en charge médicale et psychologique des victimes, et les travailleurs sociaux à accompagner les survivantes vers leur réinsertion sociale et économique.
La Représentante résidente de la CEDEAO en Côte d’Ivoire, L’Ambassadeur Fanta Cissé, a pour sa part, salué les efforts de l’État ivoirien qui ont permis à la Côte d’Ivoire de se positionner à la première place dans la lutte contre les VBG. Elle n’a pas omis d’appeler les uns et les autres à une mobilisation plus forte contre les multiples formes de violences, exacerbées notamment durant la pandémie de COVID-19. « Les chantiers sont immenses et demandent la conjugaison de tous les efforts pour une tolérance zéro des violences basées sur le genre et du harcèlement sexuel », a-t-elle marqué.
De son côté, la Directrice du CCDG, Mme Sandra Oulaté-Fattoh, a indiqué que le rôle des professionnels et acteurs est essentiel dans la reconnaissance précoce, le traitement approprié et le soutien des survivants de ces violences. « Pour remplir efficacement ce rôle, vous avez besoin d’une formation adéquate vous permettant de reconnaître les signes et symptômes des violences basées sur le genre et du harcèlement sexuel, même dans les cas où les victimes ne divulguent pas explicitement leur situation. Cela inclut la sensibilisation aux différentes formes de violence, y compris physiques, sexuelles, psychologiques et économiques, ainsi qu’aux contextes culturels et sociaux qui influencent ces situations », a-t-elle souligné.
Pour rappel, dans l’espace CEDEAO, plus de 10 % des femmes subissent des violences physiques, sexuelles ou émotionnelles, souvent dans le cadre familial. Une situation exacerbée durant la pandémie de COVID-19, qui a vu les cas de VBG grimper en flèche, avec une hausse pouvant atteindre 50 % dans certains pays de la région. La Côte d’Ivoire, à elle seule, a enregistré 9.607 cas de violences basées sur le genre en 2024, touchant 7.950 femmes et 3.290 enfants, selon les chiffres officiels.