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Vers la création d’un Institut Monétaire de la CEDEAO en 2018

07 Sep, 2015
 PHOTO PRESIDIUM CONSEIL DE CONVERGENCELe Conseil de Convergence de la CEDEAO, composé des Ministres des Finances et des Gouverneurs des Banques Centrales, en sa huitième session ordinaire, tenue à Dakar le 04 septembre 2015, a pris une décision historique en donnant son quitus pour la création d’un Institut monétaire de la CEDEAO en 2018.Ce nouvel Institut sera une structure de transition avant la mise en place de la Banque centrale de la CEDEAO. Il sera doté d’un Conseil d’administration, d’un Comité technique et d’un Conseil de gestion. L’organigramme prévu pour son opérationnalisation, fait ressortir quatre Départements que sont, Administration et Finances, Opérations, Affaires juridiques et enfin Recherche et Statistiques. 

En plus de ces propositions émanant du groupe de travail mis en place par la Task Force présidentielle sur le Programme de Coopération Monétaire de la CEDEAO, il est prévu la mise en place d’une Banque centrale qui sera chargée de l’émission de la nouvelle monnaie de la CEDEAO et de la mise en œuvre de la politique monétaire de l’ensemble des Etats membres.

 

Par ailleurs, le Conseil a adopté le Rapport de convergence 2014 ainsi que le Projet d’Acte additionnel modifiant un précédent acte portant sur le Pacte de Convergence et de stabilité macroéconomique.

Photo de famille

Le Rapport de convergence adopté par le Conseil indique qu’en dépit de l’épidémie à virus Ebola dans la région et la baisse des prix des matières premières, la croissance régionale est ressortie à 6,2% en 2014 contre 6.6% en 2013. Cinq pays, à savoir, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Niger, le Nigeria et la Sierra Léone ont enregistré une croissance au dessus de la moyenne communautaire. En matière d’inflation, le taux a pu être maitrisé dans la plupart des pays du fait de la bonne production céréalière et des mesures prises par les Etats pour contrer les tendances inflationnistes. Dans le domaine des finances publiques, le déficit global s’est aggravé dans six Etats membres à cause de la hausse des dépenses publiques et du repli des recettes, notamment dans les pays victimes d’Ebola.

 

S’agissant de la modification de l’Acte additionnel portant sur le Pacte de convergence et de stabilité macroéconomique entre les Etats membres, quelques amendements y ont été ajoutés afin de rationaliser les critères de convergence et préciser les conditions à remplir avant son entrée en vigueur.

 

Dans un discours prononcé à la cérémonie d’ouverture, le Commissaire en charge des politiques macroéconomiques, Dr. Ibrahim Bocar Ba a d’abord rappelé l’importance de cette session dans le processus de l’intégration régionale en cours. Ensuite, le Commissaire a donné des assurances en soulignant que la Commission de la CEDEAO reste déterminée à aller dans le sens de la réalisation de l’agenda de l’intégration monétaire et le développement durable de notre communauté. Enfin, il a précisé que la CEDEAO œuvrera en parfaite intelligence avec les autres parties prenantes pour que la vision d’une CEDEAO des peuples, plutôt qu’une CEDEAO des Etats devienne une réalité à l’horizon 2020.Une vue partielle des participants

 

Pour sa part, le Président du Conseil, M. Birama Mangara, Ministre délégué chargé du Budget du Sénégal a salué ‘’ les avancées majeures et les succès éclatants réalisés par la CEDEAO’’. Il a saisi l’occasion pour saluer le Président de la Commission de la CEDEAO, M. Kadré Désiré Ouédraogo pour ‘’ son engagement et sa détermination dans la conduite des chantiers majeurs de l’intégration’’.

 

Au terme de leurs travaux, les membres du Conseil ont fait des recommandations à l’intention des Etats. Ils ont notamment demandé une plus grande mobilisation des ressources en mettant l’accent sur l’élargissement de l’assiette fiscale ainsi que la modernisation de l‘administration fiscale. Ils ont aussi demandé une plus grande diversification des économies, une rationalisation des dépenses, un renforcement de la coordination entre les politiques monétaires et budgétaires et enfin, un respect strict des limites prescrites en matière de financement du déficit budgétaire par la Banque centrale.

 

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